dimanche 21 janvier 2018

Océan de rêve


Chapitre 2 -

Elle fut soumise, au bon gré de cet homme qui lui semblait être un chêne. Mais réalisant finalement qu’il était ce bouleau, pliant aux saisons de ses propres passions, elle découvrait le vrai pouvoir qu’elle avait sur son écorce, de loin moins épaisse qu’anticipé. Allait-elle pouvoir vivre les saisons qu’elle attendait depuis le début de leur jeu ? Abandonnée dans l’attente, interdite d’expression, la flamme qui brûle ses reins et son ventre, expressions des désirs cachés comme un trésor de pirate, dont la map égarée ne serait retrouvée qu’avec patience et longues traversées.

Elle était la feuille d’automne écarlate et flottante de légèreté avant d’être figée en un annoncé hiver qui semble toujours trop long. Cette saison qui sera une traversée de la vie, un désert en mouvance comme des eaux glaciales qui roulent sous le désir renfermé entre deux coups de pagaye pour progresser sur les moutons posés en autant de défis. Elle frémit à la simple idée de fléchir sur le chemin de la forêt ainsi allongée. Que ce duvet offert, lui soit réconfort apaisant ses attentes. Ces longs jours de noirceur. Ces longues heures sans secondes.

Sa robe rouge glissant lentement sur ses épaules de statures solides, malgré son apparence d’amazone délicate. Sa robe dévalant sur sa poitrine ainsi dévoilée: jeune nature au terreau fertile et offerte comme la Terre donne la vie. Elle sent la puissance de cette douceur sur la chaire. Elle le sait maintenant, oui, elle en a la certitude: il est soumis à elle. Il est sous son emprise. Sacrifice humain sur l’autel de la luxure libérée, des passions gonflées comme le montgolfière libéré de son ancrage, traçant le ciel comme une plume d’encre de sang, rouge de fous désirs. Rien, non rien, ne saurait lui être refusé. 


Son moindre souffle alimente les mouvements de celui qu’elle dirige comme une marionnette. Elle sent sa puissante envie décrire le chemin où tout chevalier s’inclinerait humblement dans l’abandon de la servitude. Mais même un abandon peut s’avérer fougueux; comme ces lèvres, si douces et si attentionnées aux moindres de ses frissons. Ces rives aux précipices où elle se laisserait flotter dans un vide tourbillonnant. Elles goûtent cette soie tissée de plaisir et d’envie. Cette chaleur tropicale au toucher, laisse une trace qui transporte l’imaginaire vers des contrés sauvages et inconnues. Jamais ce désir de le découvrir, cette aventure souffrante de bien-être, et ce qu’il saura imprimer sur son corps, sur ses pores, son esprit matinal qui survivra à cette nuit volcanique, n’avait pu être pressentie de manière si langoureuse. 


Glissant sur sa poitrine, ces lèvres cachent une amoureuse: une ballerine qui execute une danse avec ces lèvres pour saisir et sculpter ses seins. Incapable de retenir ses soubresauts, les frissons parcourant son échine jusqu’à ses reins. Cambrant malgré elle son dos, sous la terrible douceur submergeant ses mamelons durcies de plaisir. Sa bouche fait l’amour à ses seins comme deux êtres en parfaite communion, synchronisant cette danse avec le rythme de leurs battements de coeur, comme un choeur parfaitement harmonisé. 


Ces mains d’une ferveur peu commune, assurées mais délicieusement délicates, ouvrent la voie au son de sa propre voix, comme si l’un chantait l’autre. Mais lequel insuffle ce chant à l’autre ? Elle est incapable de le nommer. Simplement que la compréhension de chacun est fusionnelle et spontanée. Ces caresses parcourant tout son corps, découvrant le moindre frisson, traçant le trajet de leur amour et l’aboutissement d’une oeuvre majestueuse en préparation. Suivent, tels de fidèles compagnons, les mains se font éclaireurs à cette bouche, ces baisers, cette langue qui n’a de cesse de déguster cette peau de soie, cette peau de soir, cette peau des trop nombreuses fois oubliées. Les draps s’enroulant dans sa poigne, imposée par les chocs électriques parcourant son corps, alors que cet arbre descend son ventre, son nombril, centre des appels suppliants à plus, toujours plus, encore plus enlevant. Ces baisers découvrent la peau tendre de ses cuisses humides d’envie, alors que son sexe en pleine inflammation d’envie, se gonfle de l’attente souffrante du toucher. L’ultime moment approche. Elle le sent, elle le souhaite, elle le veut.

Alors que son terrain de plaisirs est légèrement effleuré par des doigts délicats, parcourant les rives enflammées de son antre, frottant d’amour les contours, ajoutant des baisers chauds,  sur cette peau fragile, mince et tremblante de ses cuisses, elle rêve l'abandon. Doucement, les touchés glissent sur ses lèvres enflammées et humides alors que son corps se cambre de se sentir ainsi ravis à la terre comme la feuille écarlate capturée par un vent tourbillonnant. Ses sens ne trouvent plus la gravité, en suspension entre 2 éternelles secondes; corps libre dans un vide sidéral à la fois rempli d’astres célestes lui illuminant la noirceur trop longtemps couchée en elle. 

Son bouton d’or aimé et cajolé comme un lingot en fusion, se gonfle sous ces touchers habiles et attentifs à ses moindres paroles corporelles.  Car oui, son corps hurle d’un plaisir qu’elle ne peut camoufler plus longtemps. Et à l’unison, ses mouvements se joignent aux baisers progressant le long de son antre pour sucer ce bouton, l’embrasser d’une langue chaude, douce, humide et avec la fermeté tout juste souhaitée; l’embrasée en une passion telle une forêt tropicale se déversant sur son sexe. 

Surprise, elle sens se glisser en elle, en éclaireur, ce visiteur venu presser son point de cascade, ce point qu’elle sent se durcir, se gonfler alors qu’une langue s’affaire à caresser l’extrémité externe ouvrant les vannes de cette humidité à peine contenue. Les frissons deviennent saccadés comme son souffle. Emportée. Vibrante. Possédée. 

Elle explose sous ces baisers s’abreuvant de son plaisir, de son volcan libéré, sa cascade tropicale telle une fontaine à la brunante des jours inoubliables, ce torrent dévalant les monts de l’Olympe. Sa jouissance fut d’une telle puissance que tous deux en garderont des souvenirs imperméables.  Allongés, côte à côte, avec comme couverture que leur seul bien-être, nu des aléas du jour, des saisons qui se suivent inlassablement, ils ne font qu’un jusqu’à ce que la Lune s’incline devant l’astre du jour. 

Sentant la caresse des rayons matinaux, elle se réveille, sortie de ce rêve qu’elle aurait cru vivre, qu’elle aurait voulu vivre. Elle reprend son souffle pour continuer son voyage, son canot de vie traversant les océans inconnus. 

Un moka à la main, elle embrasse le ciel sur son chemin quotidien. Mais où est-il, ce doux océan ? Où es-tu ?  


Crédit photo : © 2014 Benoit Champagne 



vendredi 12 janvier 2018

Maestro

Les notes résonnent par ce corp conduisant son orchestre de pas délicats et mains de maître. Do au Sol, majeur qu'il Mi.

La musique engendrant l'amour comme la passion ou soulevant les haines du monde. Cette musique qui enivre et porte.

Parmi les silences, ces harmonies des pauses entre les portés, celles du logis sont les plus souffrantes d'absence.

Dans l'écho des chants emportés, dirigé d'avenir au vent des trombones, les doigts pianotent leur harmonie. Cette musique qui enivre et s'emporte.





jeudi 11 janvier 2018

Dessert Oasis

Bestowed the welcoming fruit of ecstasy
Mes pas marchant les dunes d’Oasis imprécis

Dessinée sur fond d’une lumineuse glace
Champagne joyfully sparkling on ice

Drawn be thee to this glancing dream
Chaque pas me coute et m’infirme

Mon impuissante et subjuguée immobilité
Sees the whispering death of day

I feel the irresistible transe of possession
M’envahir comme une céleste oraison

Cheveux de feu, embrasant mon sang
Elegantly disclosing its sultry fragrant

Jewel of the neck Nil's hypnotizing faith
Jamais n’étanchera cette licencieuse faim

Les pas indignes soumis à la grâce curviligne
Bowing to the silver becoming

Our delightful dancing hence saith

Jamais l’exaltation ne sombrera désuète 

Inspiration : © Gabriella Laurence


Fruit of an Angel

When I see your lips, the gentle breeze over a delicate fruit
My body shivers with all sense acute
Bodies tied, heart twined, soul merged

Whence I hear the sultry chant, beating our rythmes
Oscillating in bliss under celestial rimes
Window without curtain, bathing nite light

While a touch of our heart, a glimpse of morning taste
No cover, no cold, drenched without haste
Blessing rays, ties that bound, slumbering

Will I see the day where the rising of the flower
Grabs my thirst and absorbs my desires?
Never shall I feel your wet passion

©Gabriella Laurence
Inspiration : Gabriella Laurence pictorial