dimanche 27 janvier 2019

Amitié sonnante


Nous avons parlé, échangé. 

Nous nous sommes reconnu, connu, inconnus convenus. Des regards et des paroles, des caresses sur le temps et sur les tempes tissent des liens de découvertes, au loin des couvertes. S’installe quelque chose, de quoi d’intangible, de quoi de serein, cette chose qui donne chaud au torse, mais des sueurs froides à l’espoir. Nous nous apprenons, ici notre première erreur, comme si entre ces inconnus pouvait s’enraciner un jardin de devenir, un champs de gaieté à perpétuité, alors que ces inconnus seront méconnus le temps venu. Déconvenues, ils seront.  Du moins, il y en aura toujours un. Celui qui cherchait, celui qui maladroitement espérait connaitre la paix, connaitre l’amitié, l’échange mutuel, la luxure. Cette simple mais complexe luxure; celle qui uni et divorce; celle dont on ne peut vivre sans, mais doit souvent vivre sans.

Nous avons parlé, échangé. 

Jusqu’au moment de soi, être dévêtu, su à nu. Sans les barrières pour garder nos arrières. Nous protégeant dans ce plongeon si fière. Mais nous sauver, ne peut aucune prière. Non ! La peur de la perte nous réveille, la peur de post-solitude, de la servitude au vide des murs qui font la cage nous isolant de la vie qui se vie. La luxure serait-elle aussi pure que le chevalier puisse en survivre comme au champs ? Cette simple et complexe luxure; celle qui attise et courtise; celle qui flagelle la chair et nourrie la poésie. 

Nous avons parlé, échangé. 

Au-delà de s’être découvert. Au moment de se dévêtir de ces vêtements, ultimes frontières. Dans les plans, tels qu’entendus, tels qu’attendus, tels que convenus, le temps est venu. Mais les merveilles touchées à l’âme, ces paroles, ces parcelles de rien, ces bribes du sien et du mien, forment ce nouveau rampart. Criant gare à l’instinct, au désir de cette luxure. Ce frein qui nous trouverait impure … ce manque de respect des liens éphémères gagnés pour les perdre dans le chemin du lendemain. Conséquence à cette simplement complexe luxure; celle qui anime, réanime; celle qui tue les lendemains à 4 mains. 

Nous avons parlé, échangé. 

Nous sommes parties chacun de notre côté. Avec nos couvertes et nos découvertes. Toute une histoire qui sera un certain demain oubliée; du moins pour l’un et peut-être l’hôte. Parfois, il est mieux de ne pas connaitre ce qui ne peut être vécu. Ne pas pousser les liens au-delà du point où leur perte devienne le fardeau d’une vie lourde sans lien. Alors dans l’ignorance l’un demeure. L’hôte sait, dans sa solitude, la vie qu’il aura sauvé; et se meurt… Sans cette luxure; celle qui vient; celle qui va et vient …


Nous aurons parlé, nous aurons échangé …



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